Faible diversité au sein du gouvernement français
En septembre 2024, la composition du gouvernement français reflétait une faible diversité, avec seulement une ministre et trois secrétaires d'État d’origine africaine sur un total d'environ quarante membres : Rachida Dati, Othman Nasrou, Thani Mohamed Soilihi, et Salima Saa. Le gouvernement Bayrou, nommé en décembre 2024, où plus de la moitié des membres avaient déjà servi dans le gouvernement précédent, semblait présenter une diversité encore plus restreinte dans ce domaine. Cette sous-représentation s'inscrit dans une tendance déjà observée ces dernières années. Sous la présidence Hollande, les gouvernements comptaient de 5 à 7 membres d'origine africaine (soit 15 à 20%), un niveau jamais retrouvé. Depuis 2017, cette proportion se situe plutôt autour de 2 à 5 membres (8 à 12%), en dessous du poids démographique estimé des Français d'origine africaine, souvent évalué à au moins 10% de la population (entre 10 et 20%). Les ministères régaliens - Intérieur, Défense/Armées, Affaires étrangères, Économie, Justice - restent exclusivement confiés à des personnalités non issues de ces "minorités", à l'exception de Rachida Dati et Christiane Taubira qui ont, toutes les deux, occupé le ministère de la Justice. La diversité gouvernementale peut donc être perçue comme une vitrine politique plutôt qu'une réalité ancrée dans tous les niveaux décisionnels.
Enfin, les données disponibles convergent vers un même constat : renforcer l’accès des talents issus de l'immigration, notamment africaine, aux cabinets ministériels et à la haute fonction publique.
Sources : Jeune Afrique - France : qui sont les ministres et secrétaires d'État d'origine africaine du gouvernement Barnier ? ; Politico - Voici les 35 ministres du gouvernement Bayrou ; Le Monde - Diversité ethnique : le gouvernement Philippe ne fait pas mieux que les précédents
Représentation en politique : un manque qui persiste
La majorité des postes clés restent occupés par des profils qui ne reflètent pas la diversité pourtant bien réelle de la société, notamment dans les ministères régaliens ou stratégiques.
La France est plurielle et diverse. Osons poser ces questions : à quand un(e) président(e) qui reflète cette pluralité ? À quand un(e) président(e) français(e) dont les origines africaines sont visibles, récentes ?
Un message qui n'inspire pas
- Un signal faible envoyé à la jeunesse issue de l'immigration, notamment africaine
- Un désalignement croissant entre le "visage" d'une population et ce que leurs représentants incarnent
- Une occasion manquée d'illustrer une gouvernance plus ouverte à tous.
Un leadership encore peu représentatif de la France plurielle
La sous-représentation des talents issus de la diversité africaine dans la sphère politique s'inscrit dans la continuité des obstacles rencontrés dans l'entreprise, l'administration et l'éducation.
Faire évoluer le cadre
La diversité et l'inclusion ne doivent pas être réduites à un simple affichage décoratif. Elles constituent un véritable enjeu de justice, d'efficacité et de représentativité.
Chez Essitem, nous croyons en une vision qui reflète la richesse de la société française : une France plurielle, fière de son héritage, et inclusive dans ses institutions.
Vers une gouvernance nationale plus représentative
Les personnes d'origine africaine, bien qu'actives et présentes dans de nombreux secteurs de la société française, demeurent aujourd'hui très peu représentées dans des sphères de responsabilité publique : instances politiques, cabinets ministériels, élus locaux ou hautes fonctions publiques.
Pour approfondir cette réflexion, il pourrait être utile :
- d'encourager une prise de conscience institutionnelle et républicaine concernant la question de la diversité dans des fonctions clés du secteur public
- d'envisager l'ouverture d'un débat sain sur la pertinence d'indicateurs de représentation (ou similaires) dans les fonctions de pouvoir
- d'explorer des dispositifs d'accompagnement innovants pour certaines catégories de personnes souhaitant s'orienter vers des fonctions politiques ou publiques.
Ensemble, faisons bouger les lignes
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